Sentiment En Jouant?

Bonjour,
Je travail sur un projet de PBEM (par email) qui n'a pas encore de nom ni d'histoire. Je prend mon temps j'essaye de faire le moins de bétises possible pour mon premier jeu.

Seulement voilà, j'aimerais axer mon jeu sur les sentiments et le ressentis en jeu (plus particulièrement l'angoisse et la peur, l'adrenaline etc...).
J'aimerais avoir l'avis de joueurs et de MJ là dessus, peut on, avec un bon conteur je l'admet, faire ou avoir peur, (et compagnie) avec un PBEM?

Voilà, si possible des avis a la fois de joueur et de MJ, ça m'aidrais beaucoup dans le développement de mon jeu.
Merci d'avance,
Krevan.

Bonne question que je me pose également.

Personnellement écrire un scénario est un tel plaisir, que je me prend parfois à me faire peur moi-même en les écrivant mais j'ignore totalement si cela fait le même effet sur les joueurs par contre.

Par exemple, récemment un des mes joueurs poursuivi par un village au complet n'a pas trouvé mieux pour s'échapper que de sauter dans un puit.

Je lui ai donc adressé un message en essayant de décrire le sentiment de claustrophobie qui s'empare de lui lorsqu'il réalise ce qu'il vient de faire...

Je suppose que si un joueur s'attache à son personnage, il aura peur si celui-ci se trouve vraiment en danger, avec trés peu de chances de s'en échapper. Si le joueur sait à l'avance que le Mj est trop coulant et qu'il trouvera toujours un moyen pour sauver son perso à sa place, la peur sera absente.

C'est pourquoi j'essaye toujours d'être le plus cruel possible avec mes joueurs (ou du moins avec leurs personnages).

Pour les autres sentiments comme l'amour, je laisse les joueurs s'exprimer mais sans en faire trop (l'idéal étant les histoires d'amours entre PJ ).

Pour les montées d'adrénaline, là je pense que c'est au conteur d'écrire bien pour faire ressentir ce sentiment, le but étant pour moi, d'empêcher le joueur de trop réfléchir (comme dans la vie dans ces cas-là). Pour les montées d'adrénaline, les films d'action restent une source inépuisable d'inspiration !

Oui, je comprend.
Je vais attendre d'autres réponses et je ferais mons systeme sur ces bases je pense.

Merci de la réponse!

Tout dépend de l'inspiration du moment, parfois je commence une histoire, son caractère et au fils et à mesure, il se dessine tout seul. De toute façon mes personnages ont une volonté propre, je ne me dis pas : « Je veux qu’il soit gentils, je veux qu’il soit méchant », je pars d’une histoire, d’un trait de caractère, d’un avatar … de n’importe quoi, et à partir de là, il commence à se dessiner …
C’est comme prendre un crayon à papier et dessiner vraiment, on commence par le regard, par la tête, et en fessant ainsi, sans idée de ce que ça va donné, le résultat est toujours étrange, ça le personnage m’appartient sans m’appartenir.
Et puis pour écrire, je suis toujours obligé de revenir d’un point à un autre …
Etrangement, je ressens beaucoup les émotions de mes personnages mais à système réduit. J’ai des personnages très triste, solitaire, sombre, et les écrire me rend assez triste. Mais j’adore cela, étrangement, car j’aime écrire, et lorsqu’on me dit « Ton texte m’a presque fait pleuré, sur ce coup-là », je souris car moi j’ai pleuré en l’écrivant, tout comme je vais me mettre à rire devant mon écran quand il va faire un bourde, une connerie, un geste maladroit. Les seuls sentiments que je ne ressens pas avec eux, sont les envies de suicide, car j’ai tout de même les pieds sur terre, l’amour car pour moi l’amour c’est comme le suicide c’est un sentiment extrême qu’il faut ressentir nous-même et pas au travers d’un personnage qu’on écrit …
Sinon, quand j’écris lentement la traversé d’un forêt, et que l’émotion de la curiosité, du doute, de la peur, de l’angoisse, de l’envie de retourner en arrière mais le sentiment qu’on ne peut plus … Tout ça, j’ai besoin de le ressentir … Si je reste neutre face à mon personnage, je ne ressens rien …
Mais parfois c’est le sentiment inverse de ce que ressens mon personnage …

Je pense à la fois où un d’entre eux, prof de son état, c’est fait attrapé par trois des ses élèves, et frappé, voir torturé … A savoir que je n’étais pas au courant de ce qui allait se passé mais que ça faisait partie du jeu, risqué, mais jeu comme même …
Je me souviens avoir été profondément dégoûté, énervé, alors que mon personnage se sentait honteux, et coupable de cette agression. Moi spécialement j’aurais attrapé les sales gosses et je les aurais massacrés, lui c’est laissé faire …

Quand à la monté d’adrénaline … haha, là c’est le contraire … Le sentiments bref, violent, j’adore. Au fait c’est facile, il suffit d’employer bons mots et bonne ponctuation. Je pense par exemple à …
*inspirations du moment*
« Il s’était attendu à tout, venant de lui, mais pas à ça. Ce coup violent porté sur son visage. Les yeux se froncèrent, les poings se serrèrent, le cœur se mit à battre plus vite. L’enfoiré ! Il l’avait frappé ? Vraiment ? Le sourire se crispa. Moqueur. Provocateur. Violement le coup partit. Brutalement. Mais il ne s’arrêta pas à un coup. Non. Le sens bouillait trop dans ses veines. Les yeux brillaient trop de furie. La vengeance lui hurlait trop de continuer. Tuer. Il devait tuer ce fumier. Attraper, prendre, taper, serrer, … haha. Fou. Il agissait comme un fou, un dément, un démon, un taré … sans se rendre compte de ce qu’il était en train de faire. Pauvre innocent entre ses mains. Encore. Encore. Simplement le réduire en cendre.»

… ou encore …

« Les innombrables bruits provenant de l’extérieur de la grande demeure devenaient de plus en plus inquiétants pour le jeune homme dont la fenêtre fermée tremblait bruyamment. Bien sur, il essayait encore de se rassurer, serrant ses petits doigts crispés sur les draps blanc en satin de son lit, les yeux fermés, bien trop fortement pour donner l’impression de dormir. Il les savait dehors, pourtant, il sentait déjà leurs souffles acres lui frôler le cou, des longs ongles pointus effleurer sa tendre peau, le toucher … un cri aurait voulu sortir de sa gorge pour pouvoir s’enfuir et prévenir les parents qui dormaient au-dessus. Innocents parents qui ne savaient rien de ce qui les attendait, ils allaient mourir, et lui ne pouvait rien faire, pétrifié par son effroi. Un bruit. Toc. Un second. Toc. Les paupières s’ouvrent. Toc. Une larme. Un autre bruit. Il pleure. Ils marchent. Il tremble. Ils grouillent. Il gémit. Ils grimpent. Il le sait, oui, il le sent. Ils sont là … et dans la douceur chaude de la maison, le corps du garçon tremble de froid, frémit de peur … Non. Non. Mourir … allait-il mourir ? Trop tard. Ils rentrent … »

D’accord ce n’est pas terrible, mais là, on voit tout de même l’émotion, juste un peu ? *pleure*
La différence entre les deux textes et l’émotion donné, me semble très visible, même si je suis une très mauvaise conteuse

Tout d'abord, bravo d'avoir choisi le noble support du mail ! Il favorise, de mon point de vue, le parti que tu souhaites prendre. Maintenent, il faut quand même que tu travailles ta ligne scénaristique, les détails et l'ambiance de ton univers de jeu autant que faire se peut avant de te lancer !

En fait, je dirais que c'est à toi de susciter ces émotions chez tes personnages, par l'ambiance, le suspens, le sens du danger que tu sauras faire passer dans ta narration. Tu ne dois en aucun cas "forcer" les émotions des personnages, mais les placer dans une situation telle qu'ils les ressentiront.

Avant toute chose, parle longuement avec tes joueurs, creuse avec eux leur BG, afin de cerner les lignes principales de leurs personnages, mais aussi la personnalité de ceux qui les jouent. Cela te permettra de trouver exactement les ressors sur lesquels tu peux jouer pour provoquer en eux une réaction précise.

Bien sûr que oui... Que ressens-tu quand tu lis un ouvrage particulièrement prenant ?
Mais dis toi que cette fois, l'écrivain, c'est toi, et que tu devras développer un réel talent de conteur pour parvenir à tes fins...

Attention cependant !

Combien de fois ai-je vu des meneurs, dotés d'une belle plume, qui se lançaient dans ce que j'appellerais l'"écriture contemplative"... De même qu'il y a des joueurs qui créent des personnages non pour les intégrer dans un monde de jeu, mais pour créer une image narcissique d'eux même ou de leurs fantasmes , certains meneur s'"écoutent écrire", en oubliant qu'ils se trouvent dans une dymnamique de jeu et que c'est à l'attention des autres qu'ils racontent...

Un texte, comme dirait un de mes amis, "over-esthétique" et emplis d'envolées lyriques peut tout bonnement congeler l'inspiration du joueur ! Il faut apprendre, tout en privilégiant le bel écrit, à rester concis, à éviter de trop s'insinuer dans le "domaine privé" du personnage, à lui conserver son champ d'expression... Le jeu a des similitudes avec la littérature, mais ce n'est pas à proprement parler de la littérature. Le meneur n'est pas là pour faire admirer son génie méconnu... C'est pour cela qu'il faut savoir équiliber la narration rôlistique et l'expression écrite.

Le joute oratoire, l'échange littéraire par amour de la langue n'est source de plaisir, dans le domaine du jeu, qu'entre personnes sur la même longueur d'onde et d'égal talent, qui y trouveront tous un réel plaisir.

Très vrai.
C'est d'ailleurs ce qui différencie un bon joueur d'un boulet.
Ce qui différencie l'attitude d'un joueurs face à la mort de son personnage aussi.

Ton idée est excellente, je pense qu'avec ce genre de jeu, tu va attirer de bons joueurs, mais tu devra faire attention à ce qu'une DYNAMIQUE se créée entre les joueurs. Un jeu multijoueurs est une histoire commune qui s'écrit, et non pas une bibliothèque d'histoires 'privées'